4 ottobre 2009

«L'opposition au darwinisme s'est évaporée...»

Anthropologue, membre de l'Académie française, «parfois qualifié de 'Darwin des sciences sociales'», c'est René Girard qui l'affirme, dans une de ses interventions publiées dans le Monde des livres, au sujet du naturaliste anglais.
Girard ajoute: «...un peu comme si on voulait s'opposer à Newton ou à Einstein dans leur domaine. La première fois que je l'ai lu [Darwin], l'attitude était totalement différente. Il y avait encore une possibilité d'antidarwinisme réelle. Ce n'est plus le cas aujourd'hui, que l'on soit croyant ou pas: Jean-Paul II n'a-t-il pas dit qu'il voyait dans le darwinisme 'plus qu'une hypothèse'?».
Rien d'étonnant, à vrai dire. Un pape peut-il s'exprimer différemment? Tout ce qu'il imagine juste est par principe plus qu'une hypothèse. Parfois, c'est un dogme.
L'opposition au darwinisme s'est-elle finalement évaporée? Un pape (et quel pape!) a-t-il pu le définir comme plus qu'une hypothèse? Voilà des preuves écrasantes que le darwinisme dont l'immortel Girard parle n'a rien à faire avec la science.
Si une idée a une valeur quelconque, dans la science, c'est qu'elle ne peut jamais devenir un dogme: et il faudrait se demander sérieusement pourquoi au contraire le darwinisme a une nette tendance à le devenir. La valeur scientifique d'une idée réside dans sa nature de défi, qui réclame des objections. Et elle meurt, en tant qu'idée scientifique, si elle cesse de les provoquer.
Bref, une idée scientifique doit sa valeur à son éternel statut de simple hypothèse: elle peut se présenter parfois et temporairement comme la meilleure hypothèse, jamais comme plus qu'une hypothèse.

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